Le Moulin Rouge, une histoire à donner le tournis
Chaque mois, votre agence immobilière Paris 18, Century 21 Les Abbesses, vous fait partager un instant de vie de son charmant quartier. Pour avril, même s’il ne faut pas se découvrir d’un fil, nous avons choisi Le Moulin Rouge. Bien sûr, pandémie oblige, les cabarets sont fermés, mais pourquoi s’interdire de rêver ? 130 ans d’histoire et bien des épreuves n’ont pas eu raison de ce moulin unique au monde, copié dans de nombreux pays mais jamais égalé. Alors ce n’est pas aujourd’hui qu’il va replier ses ailes !
Le plus beaux des moulins
Érigé juste au pied de la Butte Montmartre, il se dresse fièrement, depuis le 6 octobre 1889, et plus rouge que rouge donne des couleurs à la place Blanche. Premier bâtiment électrifié de Paris, lumineux comme un arbre de Noël, il fait de l’ombre à tous les autres moulins à vent de Montmartre qui, à l’époque, en compte 30 ! Les autres broient du grain, du maïs, du plâtre ou de la pierre, mais lui, grâce à l’inventivité sans limite de ses créateurs visionnaires, Joseph Olier et Charles Zidier, broient de la fête et de l’humour, de la joie et des rires.
Les ailes du plaisir
Le succès est immédiat, lieu de rencontre du Paris des fêtes et de celui des artistes, on vient y chercher plaisir et beauté. Tous les noms de l’art s’y retrouvent. Le plus assidu d’entre eux, Toulouse-Lautrec y fête ses 25 ans et c’est pour le Moulin Rouge qu’il peint, en 1891, sa première affiche représentant son modèle favori, La Goulue, dont on dit qu’elle eut une aventure avec le Prince de Galles de l’époque, futur roi Edouard VII, spectateur d’un soir, le 19 avril 1890.
Un vent de folie
Les premières années sont celles des spectacles extravagants inspirés du cirque et des fêtes foraines avec concerts bals quotidiens. Fin 1902 le Moulin Rouge se transforme en théâtre concert. Des travaux de rénovation sont menés bambour battant par le célèbre architecte Édouard-Jean Niermans, auquel on doit le Casino de Paris et les Folies Bergères. Apéritif concert, dîner spectacle, le Moulin Rouge devient le temple de l’opérette. 1907, Colette y échange un scandaleux baiser avec sa maitresse Missy et Mistinguett apparait pour la première fois sur la célèbre scène.
Du grain à moudre
En 1921, il renait de ses cendres, ravagé par les flammes six ans plus tôt. 1923 accueille un autre genre, le music-hall. Un nouveau tournant en 1929, le lieu devient, avec 1500 places, un des plus grands cinémas d’Europe. L’ancienne salle de balle est transformée quant à elle en night-club en 1937. La guerre calme la danse, le Moulin Rouge n’est plus qu’un simple dancing, mais peu de temps avant la libération de Paris, Édith Piaf se produit sur scène avec un inconnu, Yves Montant. En juin 1951, le moulin change de mains, vendu au fondateur du Balajo, c’est le retour du French Cancan et celui des artistes célèbres,
Luis Mariano, Charles Trenet, Charles Aznavour, Line Renaud… 1962, le fils de Jo poursuit l’aventure et les revues se succèdent. Avec lui et après, par superstition, elles sont toutes baptisées avec des noms commençant par F : Frou-Frou, Frisson, Fascination, Fantastic,
Festival, Follement, Formidable… Féerie, pour la dernière, entre 1999 et 2020.
Royale mouture
La revue Formidable, produite entre 1988 et 1999, a marqué l’histoire du Moulin Rouge déjà couronnée de succès. Cette revue est une « Royal Performance in Paris », prestigieuse manifestation britannique. En 1983, elle est présidée par la princesse Anne. En 1988, le prince Edward en est l’invité d’honneur. En 1989, la revue se produit à Londres devant le prince Charles et la princesse Diana. Et cerise sur le gâteau, quelques temps avant cette revue, le 23 novembre 1981, les portes du Moulin Rouge furent exceptionnellement fermées, pour une représentation à l’attention de la Reine d’Angleterre ! Chapeau
bas.